« Maintenant que j’ai compris d’où vient ma souffrance, comment je fais pour aller mieux ? »

C’est peut-être la phrase que j’entends le plus souvent en thérapie et je vais partager aujourd’hui ma réponse.

1/ Comprendre et intégrer sont deux aspects différents de la guérison 

Très souvent, je reçois des personnes qui arrivent en thérapie en ayant une connaissance de leur passé. "J'ai compris mon passé et mon histoire, voici ce qu'il m'est arrivé". Et cette personne peut ensuite me raconter son vécu comme une histoire issue d'un livre, quelque chose d'extérieur à elle. 

Comment je le vois ? L’histoire m’est racontée avec une certaine distance émotionnelle. Pas de celle qui atteste que l’histoire est clôturée justement puisqu’il y aurait une certaine tendresse et douceur. Plutôt avec une froideur et une mécanique qui ne laisse pas de place au ressenti. Un peu comme si la tête est détachée du corps. De manière dépersonnalisée. J'observe que ma cliente ne goute pas chaque mot; ne mesure d’ailleurs pas chaque mot qui est dit et leur impact émotionnel.

La première intention du travail thérapeutique est alors de faire le reflet de cette distance émotionnelle, de la comprendre et lui donner sens.

En effet, une personne ne se détache pas émotionnellement de son histoire pour rien ... il y a de la souffrance derrière et de celle qui a peur d'être à nouveau ressentie ... Et c'est à accueillir avec grand soin.

Ensuite, au fil du travail thérapeutique, nous allons pouvoir ramener la personne dans son propre corps.

"D’accord tu me racontes ton histoire mais comment tu te sens quand tu me racontes ton histoire ?

Comment tu te sentais à l’époque ?

Qu’est ce qui se passe dans ton corps ? Quelles sensations ? Où sont-elles situées?

Que nous racontent-elles ?

Ou sont situées les blocages, les colères, les peurs et les tristesses que l’histoire a ancrées dans le corps ?"

Clé 1 : comprendre et intégrer sont deux aspects très différents de la guérison

2/ Une histoire racontée est un récit personnel et donc subjectif

Lorsqu’un client me partage son histoire, il ne me raconte pas l’histoire. Il me partage son ressenti et sa vision de son passé.

Et lorsque nous l'explorons, nous nous rendons compte que c’est parfois même très différent de ce qu’il s’est vraiment passé.

En thérapie, on passe de raconter son récit à conscientiser ce qu’il s’est passé pour nous donc ramener à son propre prisme.

Ainsi, nous allons faire évoluer le discours de « maman était comme ça et papa était comme ça » à « je les ai perçu de la sorte parce que j’avais cette sensibilité et ce besoin concret qui n’ont pas été comblés ... ça c’est mon vécu, mon interprétation et mon ressenti ».

Il s’agit de remettre d'abord de la douceur dans son histoire. De se connecter à l'enfant que nous étions et aux besoins qu'il avait et de se laisser toucher par ce qui nous est arrivé. 

Cela nous permet de remettre du mouvement dans son histoire. En reconnaissant et accueillant mon vécu unique, j'accède à mes besoins et je peux alors la réparer cette fameuse histoire. Enfin faire connaitre ma souffrance, la partager avec mon thérapeute, nommer ce dont j'aurais eu besoin et me l'apporter Ici et Maintenant.

C’est l’essence du travail thérapeutique ; passer d’une compréhension intellectuelle à une intégration émotionnelle, physique et ressentie. Cela permet ainsi de remettre du mouvement dans l’histoire pour passer de quelque chose de figé à quelque chose de subjectif dans lequel je peux réintégrer qui je suis et ce qui est important pour moi.

Ce travail permet d’avancer sur 2 leviers simultanément :

• Apaiser réellement son passé et donc s’offrir l’opportunité de faire des choix différents et d’expérimenter de nouvelles choses plutôt que de revivre des schémas répétitifs

• Se rencontrer et se découvrir non plus comme une victime de son passé mais comme un être unique, avec un mode de fonctionnement personnel qui a eu pour conséquence cette histoire

Dans ce chemin, on apprend ce dont on aurait eu besoin enfant pour vivre son histoire différemment et donc de mieux nous connaitre aujourd’hui dans ce qui est important pour nous et ainsi de prendre soin de nous et de nous apporter cette qualité de présence et de soin dont on aurait tant eu besoin. Et ça … ça s’appelle se donner de l’amour.

C’est un travail que nous pouvons faire en partie seul mais pour lequel nous aurons tôt ou tard besoin de l’aide d’un thérapeute.

Je peux vous accompagner.

N’hésitez pas à me contacter si ça résonne en vous.